Les espaces de confinement contiennent des corps prompts au déchaînement. Étage après étage, comme un compte à rebours, l’ascenseur très étroit se remplit d’un désir immense. Pour ce dimanche rose, grimpez au sommet avec Lou Tsatsas. Attention à l’ouverture des portes.
Un regard, tout d’abord. Qui goutte, qui tente, qui séduit, dans l’espace confiné d’un ascenseur lourd de tension. Un sourire en coin, comme une invitation à goûter à s’abandonner, alors que l’alcool fait flotter la timidité. Et puis leurs mains, qui s’attrapent, qui s’emmêlent aux cheveux et tirent en quête de soupirs. Qui caressent les hanches, les fesses dans un empressement impérieux, un besoin de posséder.
Et le voyage débute.
Les portes s’ouvrent. Le couloir, long, silencieux et leurs pas qui résonnent, lourds d’anticipation. Les clés qui tournent, les sacs jetés, les manteaux qui glissent. Dehors, le vent souffle, comme une mélodie encerclant cette pièce où les soupirs naissent. D’une main, il tire sur son chignon, la cambre jusqu’à ce que sa bouche s’ouvre, en quête d’une morsure passionnée. De l’autre, il effleure sa taille, caresse ses seins, pince ses tétons à travers le pull fin. Un gémissement arraché, qui retentit dans l’étrange immobilité de l’instant. Et ses doigts à elle qui griffent le dos, sous le t-shirt, qui descendent jusqu’à la ceinture. Elle rêve de sa piqûre sur elle, jusqu’à faire rosir son cul.
Il la pousse sur le lit, écarte ses jambes, les yeux rivés sur les siens. Jamais les paupières ne cillent, comme un combat inconscient, un refus de frémir face à l’intensité. Elle se déshabille, fébrile, quand les doigts la pénètrent, enclenchent le plaisir. Contre sa jambe, elle sent son sexe, encore prisonnier du jean, qui enfle, avide, lui aussi. Elle s’en approche, de ses mains vacillantes, en apprécie la taille, se languit de la sensation qu’il provoquera lorsqu’il la pénètrera. Puis elle se fait glisser, le long de son torse, l’effleure de sa langue, doucement, avant de l’engloutir. Au cri étranglé qui suit, elle sent le nœud délicieux au cœur de son ventre se resserrer encore un peu, s’oublie dans la sensation. Elle songe à la chaleur moite qui grandit entre ses jambes. Prends-moi, maintenant. Fais de moi ce que tu veux, pense-t-elle. Une confession muette à laquelle il répond. À genoux, ordonne-t-il.
Débute la danse des corps nus, des jambes qui se serrent, des insultes qui vénèrent, des barrières qui cèdent. Les mains entrelacées, loin, au-dessus de sa tête. Son visage contre l’oreiller, qui implore plus, plus. Le sexe qui entre, fort, qui prend sans vergogne et puis se joue d’elle, plus lentement, plus cruellement. Les doigts qui cherchent une libération, et les soupirs qui annoncent l’arrivée de l’extase. Les claquements des fessées qui stimulent le désir, l’avidité de l’étreinte. Une étreinte qui brûle, qui possède. Autour, le monde est dissous, perdu dans les cris, les implorations, les regards qui s’emboîtent, tout comme leurs corps, dans une quête de jouissance, mais aussi, peut-être, de sens. Seules restent les vibrations de leur osmose, les pointes de plaisir qui arrachent des sourires incontrôlables, les putains inaudibles, murmurés comme des incantations, les nuances et les variations, à la recherche de ce qui aide l’autre à mieux se perdre. Pour s’évaporer dans la sensation. C’est si bon.
Crédit : © Sina Muehlbauer
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