Indra Leroux

LE MANNEQUIN-BOXEUR

 Il existe une joie à s’offrir sans pudeur. Que les fesses ne soient plus seulement cette sale partie honteuse. Un simple coup de langue, quand il est désiré, en reconfigure leur fonction : non plus de faire assise, mais bien de perdre pied. Pour ce Dimanche Rose, Indra Leroux nous offre la recette d’un cul qui se bouffe.

J’avais entendu parler de lui par le biais d’un ami de longue date. Il me racontait connaître un gars de son lycée qui était devenu top model en s’étant fait repérer sur une plage de Thaïlande alors qu’il s’y était rendu initialement pour devenir boxeur professionnel. Du haut de nos jeunes âges, début vingtaine, et venant d’une petite commune il était pour nous extraordinaire d’avoir ce type de destin. Forcément, même si je ne le connaissais pas, j’étais curieuse de voir à quoi il ressemblait. Il me fit défiler des photos du model sur Google, une beauté froide. Non. Glaciale. Il ressemblait à ce à quoi j’imaginais ressembler les extraterrestres : d’une beauté impressionnante, irréelle. La forme de son visage parfaitement anguleuse portait de parfaites lèvres rondes et pulpeuses, légèrement rouges, son regard était aussi clair que celui d’Edward Cullen dans Twilight Fascination lorsqu’il tombe amoureux de Bella. Son corps couleur dioxyde de titane était évidemment sculpté comme si deux armées ennemies de tailleurs de pierre s’étaient acharnées sur son corps jusqu’à la mise à K.O.

C’était l’année de ma troisième année d’études à la fac, j’étais en colocation avec deux copines. Dans mes ennuis estudiantins je passais quelques temps à me promener sur Tinder, j’enchaînais les matchs silencieux.

Jusqu’au jour où je suis tombée sur lui, le mannequin-boxeur. Le match le plus palpitant, j’étais complètement surexcitée. « Hey », c’était son premier mot. S’en est suivie une discussion de 8 mois, très simple, on parlait de tout sauf d’amour. J’attendais ce moment où quelque chose basculerait, je savais qu’il suffirait d’un seul mot pour faire basculer nos timides discussion dans une dimension plus érotique. C’est arrivé comme un cheveux dans la soupe : « Une fois une de mes exs m’a mis un doigt dans l’cul, je lui ai mis une petite claque, c’était un réflexe. Je m’y attendais pas. Je m’en suis voulu, en soi ça ne m’aurait peut être pas dérangé si elle m’en avait parlé avant. Toi, t’as déjà fait ça a un gars ? »

Je ne m’attendais pas à ce que notre première discussion autour d’une possibilité sexuelle entre nous après 8 mois de discussion platonique démarrerait par un questionnement sur ma possible affection pour l’anal masculin. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’il avait visé juste, c’était un acte qui m’excitait profondément, qu’un homme plein de virilité masculine ose, aime, se faire titiller le trou. Mais il ne fallait pas que ce soit trop facile pour lui, que l’ouverture soit trop grande, je restai évasive afin de laisser planer le mystère. « Surprise ! Offre-moi ton cul. » 

Il était retourné vivre chez ses parents, soit dans ma ville natale. Je m’y rendais souvent, ça tombait bien. J’avais bien compris qu’il ne se déplacerait pas pour me voir. Ça tombait bien, je détestais m’endormir auprès des personnes que je baisais, et encore moins devoir les présenter à mes colocataires. Les entendre ronfler, les sentir suer quand mon silence nuptial était semblable à celui d’un mort, m’emmerdait. Cette intimité me donnait la nausée.

Il faisait de nombreuses fautes d’orthographes, confondait le verbe savoir avec le verbe être et n’avait pas l’air d’être un grand passionné des longues phrases. Adélaïde, ma coloc m’avait alors affirmé qu’il était pour elle rédhibitoire de niquer avec quelqu’un qui ne savait pas écrire, quand Pauline, la seconde colocataire, eût alors parfaitement répondu « Ils ne vont pas écrire des poèmes ensemble hein », effectivement j’avais simplement prévu de potentiellement lui bouffer le cul si ce dernier m’ouvrait l’appétit. 

Arrivés en week-end chez mes parents, nous avions prévu avec le mannequin-boxeur de nous retrouver la nuit dans ma chambre d’adolescente. Je passai la journée avec ma famille au bord de mer, à prendre l’air frais, cela me permettait de faire le vide de toute odeur, de préparer la neutralité de mes narines pour sentir avec perfection et détail l’odeur de chaque interstice de ses fesses. 

Lorsque tout le monde est parti se coucher, j’ai fait mine de faire de même. J’allai dans ma chambre pour me préparer : vérifier que mes aisselles sentent bon. J’accordais une plus grande importance à mon odeur corporelle qu’aux artifices, tels que la lingerie fine ou le maquillage, je me présentais la plus naturelle possible : mes formes pulpeuses, ma bouche légèrement mordue, mes longs cheveux ondulés à l’odeur de karité, une petite culotte en coton noir et un t-shirt oversize de groupe de rock en guise de pyjama. 

1h du matin, je sortis pisser un coup, je croisai ma chienne, en fin de vie, une odeur de merde réveilla mes narines, elle avait déféqué partout. À tout moment le mannequin-boxeur pouvait arriver, je m’empressai de tout nettoyer en priant pour que l’odeur disparaisse lorsqu’il serait arrivé.

2h du matin j’entendis dehors l’arrivée d’une moto-cross, c’était lui. 

En lui ouvrant je ne fis pas très attention à ce à quoi il ressemblait, j’attendis d’arriver dans ma chambre éclairée afin de profiter au maximum de sa beauté. Je voulais admirer chaque détail de son visage. Il était tel que je me l’imaginais, irréel. 

Il ne s’arrêta pas de tirer sur sa cigarette électronique, à tel point que ma chambre se mit à avoir des allures de bar à chicha. Je sentais dans ses aspirations rapprochées un certain stress qui me séduisait d’autant plus. Sans doute qu’il ne trouvait aucune virilité quant au fait de montrer son stress ou sa timidité face à une femme, et encore moins d’aimer qu’on lui caresse autre chose que sa verge. Quand d’après moi la virilité était tout le contraire : montrer ses faiblesses, ses émotions. Sa timidité était parfaite pour réveiller mon désir déjà bien installé. 

3h du matin, enfin un silence. Nous avions parlé durant 8 mois, un silence était nécessaire pour ouvrir la porte à cette évolution dans notre relation. Remplacer les mots par le toucher. 

Assise en tailleur sur mon lit, lui au bord, les pieds au sol, il approcha doucement ses lèvres des miennes. L’odeur de son parfum mélangée à son odeur naturelle m’était absolument exquise, il sentait l’ambre, une odeur à me faire rouler les yeux. Son haleine était chaude, la texture de ses lèvres épousait divinement la mienne, tout aussi pulpeuse. C’était un baiser long, lorsqu’un baiser est réussi, on a envie de faire durer ce moment car on sait que le reste sera encore plus intense. 

Doucement il laissa glisser ses mains le long de mon t-shirt « Biohazard », il en agrippa les rebords pour le soulever et faire apparaître ma petite poitrine en forme de poire. Tout en continuant de nous embrasser à pleine bouche, il retira ma culotte d’un mouvement plus rapide, je commençai à deviner son impatience. Je sentis mon cœur se serrer, ma respiration s’accélérer, ma chatte se gorger de sang, se gonfler comme un ballon, je ressentis absolument tout ce qu’il se passait de mon cœur à ma chatte. Il se recula pour me regarder, sans me lâcher du regard, il se déshabilla. Je restai le dos contre la tête de lit, les jambes légèrement croisées et allongées, à scruter chaque nouvelle partie de son corps qui se présentait à moi.

J’attendais avec impatience la découverte de son sexe. Je m’étais déjà bien imaginée ce à quoi elle ressemblait. Dans mes précédentes relations je ne m’étais jamais trompée, elles avaient toutes l’apparence de ce que mon cerveau avait décidé de deviner. 

Déjà pieds nus, il termina par son caleçon, une succulente longue et massive verge envahit mon champ de vision, mon cœur fit un gigantesque bond, à la limite d’une crise cardiaque de désir. 

On resta statiques, muets, à se consumer du regard. Toujours dos à la tête de lit j’attendais pétrifiée par le plaisir qui m’attendait. Sans un mot, il approcha son corps entièrement nu au plus près du mien, je sentais sa bite caresser l’intérieur de ma cuisse gauche, je poussai un minuscule gémissement incontrôlé. J’avais pour habitude d’être très silencieuse lors du coït, c’est tout naturellement que je ne poussais aucune onomatopée. Ce tout petit bruit était alors le signe d’une envie colossale.

Il empoigna mes cheveux, tira ma tête sur le côté et passa sa langue délicieusement humide sur mon cou frissonnant. Instinctivement mes jambes croisées s’écartèrent, ma chatte se dévoila dans le moindre détail, c’était une supplication à la descente de sa langue vers mon sexe. Sa main libre entamait doucement le chemin de mon cou à mes seins, du bout de son majeur et de son index il coinça mon téton et fit de durs roulements, de sa langue il enveloppa mon autre téton, il suça le bout de mon sein qui se gorgea aussi de sang. Ma bouche grande ouverte, les yeux mi-clos, je restai à sa merci, la langue incontrôlable imitant ce qu’elle opérerait sur sa queue.  

Je tentai un premier geste, délicatement je rapprochai ma main de son sexe, j’effleurai du bout de mes doigts la longueur arrière de sa verge jusqu’à la naissance de ses couilles. Ce geste dégagea instantanément sa tête de ma poitrine, je sentis son corps entier s’électrifier. Je salivai sur l’entièreté de mes doigts, l’empoignai de toute ma main et commençai à faire d’intenses va-et-vient. Sa queue était aussi douce que son prénom. Du liquide séminal sortit aussitôt de son gland, je le récoltai d’un doigt puis le ramenai aussitôt à ma bouche, ce goût me donna l’impression d’avoir goûté au mets le plus précieux. Ma mouille inonda les draps, il se retira d’un coup en arrière, s’empara de mes genoux en les écartant au maximum, sans attendre une seule seconde il plongea sa gueule entre mes cuisses. Il aspira mes petites lèvres comme si elles étaient interminablement extensibles, donna de grands coups de langues de mon vagin à mon clitoris. Je sentis son visage entier s’imprégner de mon sexe, il déglutissait lorsque sa bouche semblait pleine de l’association de sa salive à ma mouille. 

Sur le point de jouir, je serrai mes genoux et repoussa de ma main son visage collé à ma chatte. J’avais le besoin que le plaisir soit interminable. Je poussai ses épaules l’invitant à s’allonger sur le dos, j’embrassai le dessus de ses pieds, ses tibias, puis limai l’intérieur de ses cuisses. Arrivée à hauteur de ses testicules, je laissai ma langue s’y promener, mon nez coincé dans l’odeur suante de son scrotum, je découvris avec surprise mon affection pour cette nouvelle fragrance, je souhaitais l’avaler, m’en imprégner, qu’elle devienne madeleine de Proust. 

Je fis remonter ma langue le long de sa verge, ouvris grand ma bouche et la gobai jusqu’à ce que son gland atteignît ma luette. J’enroulai ma langue tout autour, la suçai goulument, un amas de salive sortit aux coins de mes lèvres. Son corps tout tremblant m’envoya le signal qu’il était proche de sa jouissance. C’est à ce moment-là que je lui posai la question attendue : « Je peux te lécher le cul ? », sa suffocation sembla être une approbation mais je voulais être sûre de son consentement alors je réitérai : « Désires-tu que je te bouffe le cul ? », il répondit avec un air de détresse : « Pitié, dévore-le ». 

Je posai mes paumes de main contre l’arrière de ses cuisses et ramenai ses genoux écartés vers son visage. Je reculai pour admirer la vue, son trou était parfait, il se gonflait puis se dégonflait, comme s’il respirait, j’approchai mes yeux un peu plus près pour me délecter de chaque détail de son anus. J’installai ma langue à l’entrée de son cul, mes mains sur ses fesses imberbes et rebondies, je commençai par de légères rotations du bout de mon organe tout autour du trou, je léchai du plat de ma langue la longueur de son cul serré, puis y enfonçai ma langue. Je continuai de lécher, sucer, aspirer, brouter, afin d’obtenir une meilleure dilatation. Sans que je lui demande il devina mon envie et me suggéra : « Tu peux me mettre un doigt ? » Je m’exécutai. Je suçai mon index à l’ongle soigneusement limé pour l’enfoncer jusqu’au bout de son anus déjà bien ouvert. J’en caressai la paroi en mouvements de cercle, il poussa d’immenses gémissements sourds, son corps entier se contracta sur mon doigt, je sentis l’intérieur de son cul se serrer violemment. Un délice. 

Je retirai mon doigt pour y insérer à nouveau ma langue, cette fois-ci sa dilatation me permit d’y aller bien plus en profondeur. Son cul ne me résistait plus, j’y fis de forts va-et-vient, de plus en plus vite, son souffle était rapide, son corps noyé, ses soupirs bouillants, il appuya ma tête davantage contre ses fesses, je savais que c’était le moment. Je ne cessai pas de le bouffer mais je concentrai mon regard vers son visage. Je glissai une de mes mains sur ma chatte pour m’assurer d’une jouissance commune. Toute gorgée de sang et complètement trempée j’astiquai énergiquement mon clitoris. Mon regard dirigé vers ses traits jouissants, il retrouva une certaine humanité, son teint blanc se colora en un rose délicat, les veines de son front devinrent légèrement bleutées, ses yeux se fermèrent si fort qu’ils disparurent quasiment. Mais le plus impressionnant était le tsunami de sperme qui sortit de son corps, son ventre en était recouvert. Avec adoration, je raclai d’un revers de main une petite mare de son jus et le dégustai. Son goût amer aux notes mentholées se diffusa dans l’entièreté de ma bouche. 

Exténués de ce combat, chacun prit un côté du lit, nos deux corps épuisés, trempés, se retrouvèrent incapables du moindre mouvement. Nous étions comme tétanisés par la réalisation de ce fantasme qui n’en était alors plus un.


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