Rien de mieux qu’une bonne promenade pour se découvrir à deux. Il paraît qu’un certain niveau d’activité physique aide à se sentir mieux et en bonne forme. Alors, quand la nuit arrive, que cessent les foulées, surtout : ne laissez pas vos muscles au repos. Dans ce Dimanche Rose, Graziella Iannone nous ouvre à l’amour sauvage sous les étoiles.
Le sac à dos est prêt, je pense n’avoir rien oublié, tout est ok. Ce soir c’est pleine lune, et en petit groupe nous voilà partis pour bivouaquer en altitude, moi j’ai décidé de dormir à la belle étoile. Après l’installation du campement une tambouille sur le réchaud, la froideur nous envahit, un léger vent s’est levé, et nous voilà emmitouflés dans nos doudounes, il fait froid en plein été, ce soir nous sommes à 2 200 mètres mais après quelques goulées de rhum ambré la température du corps monte. La lune poursuit sa course lentement et découpe comme des spectres les montagnes verticales qui nous entourent. J’installe ma couche sur l’herbe avec trois autres copains qui font comme moi. Un matelas isolant au sol et duvet prévu pour moins 25 degrés, les tentes sont montées à l’écart pour ceux qui ont choisi de dormir à l’abri. Chaussettes aux pieds un peu frigorifiée je me mets en shorty et en sous-pull, je rentre dans mon duvet. Rapidement, il y fait chaud seul mon nez dépasse et inhale l’air pur de la nuit qui fait larmoyer mes yeux. Dans le silence des montagnes la lune est partie, le ciel est d’encre, et les étoiles apparaissent, c’est divinement beau ! Mes compagnons semblent avoir profondément sombré dans le sommeil, mon voisin Nicolas et moi, résistons, trop excités par l’incroyable chance d’être là on reste les yeux grands ouverts pour ne rien perdre du spectacle. Dans ce noir, couchés sur le côté on se raconte longuement, je comprends vite qu’il est attiré par moi. Il sort sa main de son duvet et me la tend. Je la prends spontanément, comme une réponse, elle est chaude, contraste saisissant avec le froid de la nuit. Nous scrutons dans le noir pour tenter de voir nos yeux qui se cherchent, j’aperçois un sourire qui fait apparaître ses dents blanches, nos doigts s’entortillent comme impatients d’autre chose. Nicolas me plaît, on se connaît un peu, on se cherche depuis un moment, c’est un garçon au charme fou, et cette nuit étoilée le rend encore plus séduisant, désirable. Soudain il sort de son duvet, en caleçon chaussettes, symétrie comique, et me rejoint dans le mien, je l’accueille et à l’étroit dans ce sarcophage, nous éclatons de rire en sourdine, la situation est insolite, cocasse, et le voilà tout contre moi, collé-serré, il remonte la fermeture éclair du duvet et nous ne bougeons presque plus. D’emblée impossible d’échapper à sa bouche fraîche et à ses baisers, nos langues se cherchent, se mélangent comme une urgence, nos corps sont fébriles, je sens son sexe gonflé, et mon bassin qui ondule sur le sien. L’envie féroce de se prendre nous étreint immédiatement. Nous restons comme ça un long moment, nous tentons de réfréner nos ardeurs, mais peine perdue c’est trop fort ce que nous vivons, cet instant incroyable, intense, brûlant au milieu de nulle part, dans ce temps suspendu sous les étoiles nous laissons nos mains nos bouches explorer ce qu’elles peuvent dans notre espace étriqué, ses mains arrivent jusqu’à mes seins qu’il caresse doucement, je frissonne, puis se dirigent sur mon sexe humide, la mienne va jusqu’à son pénis dur doux, elle descend jusqu’à l’intérieur moite de ses cuisses. Nous avons une envie furieuse l’un de l’autre alors, n’y tenant plus, je lui dis – viens – il tente alors désespérément d’enlever son caleçon, mission impossible, fou rire – laisse tomber prends-moi comme ça, j’aime ça, ça a un côté « baise dans l’ascenseur », c’est excitant– pris de gloussements nerveux peut-être, il se met sur moi délicatement, il sort son sexe de son caleçon, bouillant tendu et toujours chaussettes aux pieds, tout comme moi, j’écarte le mien et il me pénètre. C’est toujours un moment mystérieux la pénétration, une interrogation, ce n’est jamais la même en fonction des garçons et de l’accueil que je leur réserve. Dans un va-et-vient presque silencieux le souffle court, dans ce lieu improbable il me fait l’amour lentement, profondément, mes mains descendent sur ses reins, je m’accroche à ses fesses musclées que je malaxe, je les sens se contracter à chaque coup de bassin, il a un cul d’enfer. Je me laisse faire c’est si bon, je tente tant bien que mal de participer à la congruence de nos corps mais l’espace est étroit, alors je lui parle – j’adore, c’est doux comme tu me prends, je te sens bien, ton ventre est chaud, j’aime tes baisers, ta langue, prends-moi encore, ne me lâche pas – il essaie de tenir le plus longtemps possible, nous sommes excités à l’extrême, nous cherchons une issue à ce trop-plein de désir explosif, il me dit – c’est tellement bon j’ai envie de jouir là maintenant – attends encore quelques instants j’aimerais que ça dure un peu – là je suis comme un pétard qui attend plus qu’une allumette* je suis en apnée. Nous intimons à nos corps l’immobilité pour faire redescendre les tensions, nous sommes au bord de la jouissance, puis recommence le va-et-vient, ne plus bouger, mais nos sexes ne peuvent plus attendre, ils sont aux abois, ils atteignent un point de non-retour, alors de petits gémissements, les plus discrets possibles, nous échappent, et le flux sanguin de nos corps palpite dans nos sexes, le bassin tendu vers le ciel je suis envahie d’un orgasme intense que je laisse pulser jusqu’au bout, la jouissance de Nicolas est belle et forte aussi, je ressens le flux de son sperme, son corps se relâche, s’abandonne et se pose sur le mien. On se regarde, intensément, il se retire délicatement et je sens son sperme chaud couler entre mes cuisses, j’aime ce moment de l’amour, sentir cette odeur particulière toujours la même chez les hommes, si excitante. Je me calme un peu, je reprends mon souffle et je lui dis – hummm !! c’était super bon, tu baises vraiment bien, tu sais quoi, j’ai encore envie que tu me prennes – alors il me susurre – Ha ! là tout de suite ça va être un peu compliqué pour moi – j’ai la queue en berne il va lui falloir un petit moment pour se remettre à l’ouvrage – je le vois sourire – tu es une gourmande toi – Ho ! oui j’aime le chocolat au lait – alors une petite douceur supplémentaire ? Sa main descend à nouveau jusqu’à mon pubis, va se poser entre mes cuisses, ses doigts caressent mes lèvres, gluante de son sperme, fouillent un peu à l’intérieur, et dans un mouvement lent, appuyé il se met à me masturber de ses doigts experts, mon corps est tendu comme une arbalète, je gémis à peine pour ne pas réveiller nos voisins, à ce moment-là justement je me demande si mes voisins dorment vraiment, ont-ils entendu nos ébats feutrés, sont-ils en train de scruter le noir pour voir ce qui se trame dans mon duvet, d’être des voyeurs de nuit, sont-ils excités de nous voir baiser, se tripotent-ils à l’abri des regards, ont-ils eu un orgasme qui leur a échappé ? Cette situation m’excite encore plus, je ne peux pas voir, je reste concentrée sur la main de Nicolas, mais c’est particulièrement jouissif d’imaginer ça, je me sens exhibitionniste, mais je m’en fous, qu’ils regardent si ça leur plaît ! Au summum de ce que mon bas-ventre peut supporter, le corps arc-bouté, la respiration ample je jouis une deuxième fois, en silence, dans la nuit étoilée.
*A. Bashung « Gaby »
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