Le temps qu’une cigarette consume n’est jamais perdu. Du temps pour voir. Du temps pour jouir. Du temps pour partager. Du temps pour temporiser. Du temps pour débriefer. Du temps pour séduire. Du temps pour s’isoler. Du temps pour se rapprocher. Du temps pour faire durer le temps. Du temps pour le plaisir. Du temps pour que les poumons noircissent tandis que la chair palpite. Bienvenue dans notre Dimanche Rose aux volutes grises. Prenez le temps d’une pause clope avec Célia Doillon, amère et gourmande.
Est-ce toi ou l’image de cette clope à ta bouche qui chaque jour sans effort courbe la ligne de mon dos ? Disons que le mélange emplit mon palais d’une salive qui ne demande qu’à couler sur ton sexe. Cette odeur de mégot je la veux à tes lèvres et passer sur les miennes. Que ce parfum sur tes doigts dépose des cendres au fond du fond de moi. La fumée qui tapisse jusqu’aux poils de ta chatte enfle mon désir et fait gonfler ce vide qui m’écarte les cuisses. De quelques volutes je voudrais que tu viennes remplir la béance et combler de ta langue tout ce qu’il restera. Viens brûler d’un foyer le centre de mon centre. Y cracher si tu veux pour m’allumer encore. Cette flamme n’est qu’une flamme mais regarde le désir que ça dépose aux joues et tes ongles fermement dans mon cou. Si chaque jour tu promets d’éclairer ton visage d’une clope nouvelle je viendrais encore et encore trouver dans ta nuque ses effluves. Sentir ce désir puissant qui inonde mes chairs et fait brûler les tiennes. La puanteur de ton tabac giflée sur mon cul qui ne demande qu’à l’être. Puisque le feu et l’eau le temps d’une cigarette nous reviennent toujours je la laisserai sans crainte s’éteindre à la nuit et puis renaître au jour.
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