Flora Bonfanti : « Il est inconcevable de vivre dans une langue et d’écrire dans une autre »

Flora Bonfanti
Flora Bonfanti

Zone Critique reçoit aujourd’hui Flora Bonfanti, qui a publié en 2018 Lieux exemplaires, puis en 2022 Prolifération, aux éditions Unes. Elle revient sur son parcours ainsi que sur certaines notions littéraires qui lui sont chères. Flora Bonfanti sera aussi l’invitée du podcast Je tiens absolument à cette virgule, à paraître le 7 juillet 2023, où elle approfondira à cette occasion ses réflexions sur le style.

À quel âge avez-vous commencé à écrire ?

Flora Bonfanti : Même si je lisais déjà, mon adolescence a surtout été tournée vers la musique. Il n’y avait pas de place pour l’écriture. J’ai commencé tard donc, vers dix-huit, dix-neuf ans. Puis très vite, je me suis retrouvée dans une impasse. J’avais commis la terrible erreur, qu’il ne faut jamais commettre, celle de se débarrasser de tout obstacle extérieur pour se retrouver nue face à mes incapacités. J’avais abandonné les études pour me livrer à l’écriture, sauf qu’évidemment ça ne marchait pas, ça n’avançait pas. J’avais une ambition irréaliste et une exigence démesurée alors que je n’avais aucune épaisseur.

Quelle était alors votre ambition ?

Je suis entrée dans la littérature en étant persuadée que tout pouvait déjà se faire.

Flora Bonfanti : À cette époque, j’étais passionnée par Proust. Je rêvais de devenir Proust. Je me suis lancée  dans l’écriture sans avoir la moindre idée de ce que c’était qu’écrire, encore moins la vaste oeuvre que je visais. J’ai posé une première phrase, puis une pages, puis plusieurs et je pensais que les autres pages suivraient naturellement. Très vite, je me suis retrouvée à court d’idées. Que pouvais-je dire à l’époque ? Très peu de choses. Mais je venais d’un monde, le monde de la musique, où il n’est pas nécessaire d’être mûr pour être bon. Je suis entrée dans la littérature en étant persuadée que tout pouvait déjà se faire. Grosse erreur. Je n’avais pas compris non plus à l’époque que mon blocage était dû à ce manque de maturité. Je pensais qu’il venait d’un trait de caractère invalidant. A la suite de ce fiasco, j’ai traversé une crise difficile, je ne voyais aucune alternative. Les jours, les mois passaient et je ne savais pas comment en sortir.

Par quel biais l’écriture est-elle revenue ?

Flora Bonfanti : Le rapport au livre n’avait jamais cessé. J’ai continué à lire pendant ces années. Et à un moment donné, grâce à l’insistance de mon compagnon de l’époque, j’ai commencé à remplir un cahier de mes notes de lectures. Il m’arrivait aussi, lors de nos longues conversations quotidiennes, de noter les idées qui me venaient. L’écriture est revenue ainsi, huit ans après, distraitement, parce qu’en raison de la douleur qu’elle m’avait causée, je ne pouvais pas me dire que je me remettais à écrire frontalement. J’ai donc accumulé des fragments pour biaiser avec ce rapport difficile à l’écriture, jusqu’à ce qu’une image soit assez féconde pour déclencher un livre.

Avez vous complètement abandonné cette idée de grande œuvre proustienne ?

Je n’éprouve pas le besoin de laisser derrière moi une œuvre qui impressionne par sa dimension.

Flora Bonfanti : Oui, depuis bien longtemps. C’était presque une autre vie. Comme on abandonne ces grands manteaux de famille dont on hérite mais qui ne nous conviennent pas, j’ai renoncé à mon idée de grande œuvre proustienne.   Je n’éprouve pas le besoin de laisser derrière moi une œuvre qui impressionne par sa dimension. C’est un appétit qui ne me parle pas. Même l’idée de l’œuvre ne me parle plus. L’œuvre c’est nous-mêmes. Et ce qu’on appelle œuvre au mieux nous accompagne pendant que nous nous préparons, que nous avançons dans le chemin de mémorisation de qui nous sommes. Un léger soutien, c’est son meilleur état.

Depuis combien de temps écrivez-vous en français ? Et pourquoi avoir fait le choix de cette langue ?

Flora Bonfanti : J’écris en français depuis mes 28 ans, ce qui correspond à ma deuxième tentative d’écriture.

La tentative proustienne était en français aussi ?

Flora Bonfanti : Non, en portugais.

Donc vous avez pu revenir à l’écriture, mais dans une langue étrangère ?

Flora Bonfanti : Oui, peut être bien parce que je pouvais moins me policer. Je suis aveugle dans cette langue. Et pour quelqu’un comme moi, d’assez coincée, c’est important. Il est inconcevable à mon sens de vivre dans une langue et d’écrire dans une autre. Je pense en français depuis des années, je rêve en français (si tant est qu’on rêve dans une langue), si j’écrivais dans ma langue maternelle, cela supposerait une quantité de traductions infinie.

Travaillez-vous beaucoup vos textes ? Et qu’est ce qui, dans ce travail, vous demande le plus de temps ?

Flora Bonfanti : Oui, je travaille beaucoup mes textes. Trop. Mais ce qui demande le plus de temps, c’est l’idée première. Ce qui la déclenche. Je ne peux pas en prévoir la récolte. Cette idée première est comme un champignon rare et précieux, une truffe poussant dans un terrain fertile, quand je me réduis à être ce porc qui la flaire en tournant autour.

Pouvez-vous détailler les différentes étapes d’écriture, une fois que vous avez trouvé votre truffe ?

Flora Bonfanti : Il faut dire aussi que cette truffe, cette chose qui semble digne de note, déclenche le texte mais n’en fait pas la totalité. Beaucoup de mon plaisir réside dans ce qu’on est amené à formuler chemin faisant, mais qui ne nous aurait pas fait prendre le stylo, disons, dans ce qu’il y a de latéral dans l’écriture. Le plaisir simple d’écrire, de formuler ce qu’on connait. Il m’arrive souvent d’aimer dans les peintures les éléments périphériques : le petit singe en bas à droite, qui ne fait pas partie de la scène. Il y a le thème : l’événement historique, la scène mythique, la chose digne de note. Et puis autour, la vie sans événement, le plaisir de la peinture, le temps. Ce qui n’appartient pas à la narration mais qui est là, plus délicieux par son exclusion. Ce sont comme des clins d’œil du peintre.

Pour en revenir aux différentes étapes d’écriture, il y a d’abord les premiers jets. Puis  je m’attelle à un travail de composition parfois pénible, où j’ai plusieurs fragments qui ne s’accordent pas. Il faut alors trouver un ordre, parfois le forcer. Une fois achevée la composition, lorsque je vois un squelette qui se tient, je passe à la réécriture, j’adoucis les transitions, j’en écris aussi, pour créer les liants qui manquent.

Je cherche avant tout une expérience de lecture forte

Je vous disais l’autre jour que je cherche la beauté dans ce travail de réécriture, mais ce n’est pas tout à fait juste. Je cherche avant tout une expérience de lecture forte. Alors pour certaines phrases, il faut de l’élégance, pour d’autres pas du tout. Parce que l’élégance éloigne de la frappe. Je pense à Paul Valéry dont les textes sont si raffinés, mais parfois au détriment de cette puissance de frappe du sens. Bacon parlait d’atteindre le système nerveux au plus vite. J’essaie de trouver des formulations qui permettent au sens de quitter les mots rapidement. C’est une sorte de loi : moins la formulation attire l’attention, plus le sens apparaît. Quand le sens est exigeant, fragile, tordu, il faut alléger la forme, appeler un chat un chat, et quand il ne l’est pas, on peut se permettre des libertés, car alors on est sûr d’être compris. C’est une cuisine à respecter si l’on veut que le texte soit compréhensible.

Donc il y a cette idée initiale, ce fil que vous tirez parfois vers la périphérie. Comment retravaillez-vous ou reprenez-vous une idée  ?  

Flora Bonfanti : C’est très important de garder un regard frais. Parfois je fais quinze corrections un jour et le lendemain je reviens sur les quinze. Il n’y a pas une qui survit. C’est surprenant. Où est-ce que j’avais la tête ? À un moment donné, on n’arrive plus à lire le texte. On en est trop proche. C’est comme lorsqu’on a le nez dans un parfum, au milieu d’un magasin de parfums, et qu’on ne parvient plus à le sentir. Il faut alors un peu de café !

Comment avez-vous conçu un recueil comme Prolifération ?

Flora Bonfanti : Contrairement à Lieux exemplaires, Prolifération n’est pas venu d’un aphorisme. Il a été une excroissance d’un autre manuscrit, d’ailleurs encore inachevé. Je ne pense pas que je le reprendrai un jour. Ce manuscrit a bifurqué vers quelque chose de tout à fait différent, de plus personnel, plus fluide. C’était clair qu’il n’appartenait plus au texte d’avant.

Quel était le texte d’avant ?

Flora Bonfanti : Le texte portait sur la prolifération des mythes en Occident. Je m’appuyais sur une considération sur Yin et Yang, ce concept dual qui organise toute la pensée chinoise. Or j’avais trouvé en Occident un équivalent, encore que lointain, dans la figure des jumeaux divins Castor et Pollux, plus généralement appelés Dioscures. Leur structure est analogue à celle de Yin et Yang. Mais parce que leur forme est mythologique, et que ce sont des personnages recouverts de fables, donc, pour ainsi dire, collés à un récit, ils ne peuvent pas, comme le peuvent les symboles du Yin et Yang dans le livre de divination chinois, le Yi Jing, servir à un système combinatoire. Les symboles, épurés de ce que le récit a de contingent, de trop particulier – on a différentes versions d’un mythe par exemple – et dans une forme malléable, s’offrent a une géométrie combinatoire qui peut atteindre une grande précision dans la généralité, et dont les conclusions s’utilisent aussi bien en agriculture, en médecine, en géomancie etc. En Occident, ou plutôt en Europe, la forme mythique narrative a empêché la puissance de ce couple de concepts de se déployer, de prendre la place qui leur était due. Non seulement la forme mythique en elle-même, mais aussi l’étouffant entourage d’une quantité de mythes de valeur variable, non centralisés, non hiérarchisés. Pour vous donner un exemple contraire, dans la tradition des peuples Yorubas de l’Afrique subsaharienne, les mythes sont soumis à un ordre, car ils sont associés à leur système divinatoire Ifa, qui ressemble d’ailleurs étonnamment au Yi Jing chinois, étant lui aussi un système binaire qui enregistre les interactions de l’ombre et de la lumière. Les mythes infusent la divination : à chaque diagramme, à chacune des 256 combinaisons son mythe, que le babalaô, le devin, connaît et récite au besoin. Et pour revenir, Castor et Pollux, qui devraient être l’ombre et la lumière qui se combinent, la base d’un système métaphysique, je les voyais sous-estimés, rejetés dans un coin au milieu de tant d’autres histoires, et cela m’avait fait penser à ma propre conscience, qui maltraite ses intuitions précieuses, qui ne distingue pas ce qu’en elle est plus profond et qui le noie dans sa créativité proliférante. Et voilà, j’ai bifurqué.

À quel genre littéraire se rapportent vos textes, selon vous ? Est-ce de la prose ou bien plutôt de la poésie ?

Flora Bonfanti : Selon moi, c’est de la prose, même si je ne pense pas que cette question soit importante. J’ai l’impression que l’on peut discuter indéfiniment du genre auquel appartient un texte, sans que cela ne nous rapproche de ce dernier.

En vous posant cette question, je ne recherche pas une définition générique objective. En fait, je m’intéresse aux catégories intellectuelles et mentales qui peuvent composer ou influencer votre travail d’écriture.

Il s’agit de trouver une forme qui permette à cette intelligence d’être au plus proche d’elle-même.

Flora Bonfanti : Chacun a une intelligence propre. Chaque intelligence est comme une fleur unique, sui generis. Il s’agit de trouver une forme qui permette à cette intelligence d’être au plus proche d’elle-même. Sauf que l’on ne connaît pas notre intelligence, on ne peut pas savoir avant d’écrire quelle forme nous convient, on commence et la forme d’écriture qui est la notre apparaît petit à petit. Il faut prendre beaucoup de soin à ne pas s’imposer une forme, parce qu’on risque de tuer à jamais quelque chose d’unique en nous. C’est pourquoi quand j’entends quelqu’un qui a peu écrit dire qu’il veut écrire une pièce de théâtre ou un roman, j’éprouve une certaine crainte.

Est-ce qu’il existe, malgré tout, une dimension poétique dans les textes que vous écrivez ?

Flora Bonfanti : Oui, bien sûr.

Donc il y existe une dimension poétique. Mais vos texte ne sont pas de la poésie pour autant. Quelle distinction établissez-vous entre les deux ?

Flora Bonfanti : La poésie est un objet de notre culture. Le poétique transcende les cultures. La poésie peut hériter du poétique sa force, mais elle n’y a pas droit. La prose aussi y prend part.

Alors comment définiriez-vous justement ce sentiment poétique ? Ou plutôt, peut-être, cette dimension poétique ?

Flora Bonfanti : Un texte dont l’expression est poétique c’est un texte qui ne s’enserre pas en lui-même. Il est ouvert, il pointe vers un ailleurs. On ne peut pas le circonscrire. Mais il y a plusieurs manières pour lui de s’ouvrir, comme il y a plusieurs espèces de poétique. Il peut s’ouvrir par exemple par un certain délire interprétatif. C’est ce que fait souvent Kafka, qui a maîtrisé l’art de parsemer le texte d’appâts, d’indices séduisants qui incitent à l’interprétation, la tirent de tous côtés, mais créent entre eux quelque chose d’incompatible. Dans la phrase suivante, par exemple, mais cette remarque concerne toute l’œuvre de Kafka: « Comment, dans cette vie qui est trop brève, descendre un escalier ? C’est impossible. » C’est une phrase étrange dont l’étrangeté vient du fait que Kafka place un symbole à l’intérieur du texte comme si c’était un objet ordinaire, il prend l’apparence d’un objet, mais le reste de la phrase le traite comme un symbole. « Comment, dans cette vie qui est trop brève, descendre un escalier ? » Il se crée une articulation impossible entre dimensions incompatibles. C’est un vrai tir à la corde.

Pouvez-vous préciser quelles sont ces différentes manières d’ouvrir le texte  ?

Flora Bonfanti : Un texte ouvert c’est un texte dont on ne voit pas le fond. Mais attention, il y a plusieurs raisons de ne pas voir le fond d’un texte. Nietzsche disait : « Celui qui se sait profond tend vers la clarté. Celui qui veut le paraître, vers l’obscurité, car la foule tient pour profond tout ce dont elle ne peut voir le fond ».

Donc il y a ces deux cas de figure : d’une part une fausse profondeur qui tient son effet de ses eaux troubles, de son impureté et, d’autre part, une véritable profondeur où, malgré la limpidité des eaux, on ne voit plus le fond tellement il est loin.

Comment alors, selon vous, atteindre cette clarté profonde ?

Flora Bonfanti : Par la précision. Quand on est précis, on est profond. Il ne faut pas rechercher la profondeur mais la précision, et parce que le monde est profond, quand on arrive à en saisir un élément, cela résonne autour.

Les lieux communs n’éveillent rien mais ils tapent dans le vide

Je vous donne une image : si tout ce qui ne peut jamais être dit, des plus faux lieux communs jusqu’au non-sens le plus  absolu, si tout cela forme un espace, on peut imaginer à l’intérieur de cet espace une toile d’araignée, avec une araignée au centre. Cette araignée c’est l’homme, et la toile, qui embrasse tout l’espace mais de manière très fine, représente les vérités de l’homme. C’est à dire tout ce qui éveille chez chacun de nous une sensation de vérité, d’une chose connue exprimée avec justesse, qui nous ferait dire « oui, je n’avais jamais mis le doigt dessus, mais c’est exactement comme ça ». Quand on arrive à toucher cette toile – ce qui n’est pas facile parce qu’elle n’attire pas le regard et que nous sommes continuellement trompés et entraînés par les lieux commun, ces propos non pensés et non vécus qu’on répète par habitude, à force de les entendre – quand on arrive à toucher un segment de cette toile, cela fait vibrer la toile. Et cette vibration est sentie comme une profondeur, comme si cela activait dans nos consciences des correspondances qui ne viennent pas à la surface, mais qui se font sentir, qui remuent au fond comme des bêtes dérangées dans leur sommeil. Ceci parce que la justesse touche à la cohérence du monde, là où ses éléments communiquent avec aisance. Les lieux communs au contraire n’éveillent rien, ils tapent dans le vide, parce que la justesse est ainsi faite qu’on n’énonce rien de juste en dehors d’un vécu, d’une expérience que nous avons eu le courage de voir avec nos propres yeux et non avec des yeux empruntés.

Si je peux ouvrir une parenthèse, voyez la richesse d’une image : ce qui fait qu’une toile devient visible ou disparaît c’est l’angle depuis lequel on la regarde. Tout est dans l’angle. Il faut se déplacer pour faire briller la toile.

Si cette dernière a cette capacité à vibrer entièrement, c’est parce qu’elle est fine. Si elle était épaisse, la vibration mourrait vite. On peut dire que de même, la justesse a cette capacité à réverbérer seulement parce qu’elle est une cible difficile.

Est ce qu’il existe un seul sentiment poétique ou est ce qu’il existe plusieurs sentiments poétiques ? Je reviens à cette histoire de formes et de genres. Est-ce que la résonance qui peut intervenir, qui peut exister dans un vers, par exemple un vers de Racine, en alexandrins, dans une rime ? Est-ce que ce sera la même résonance que, par exemple, chez Proust, dans une résonance qu’on peut trouver en prose ? Ou est ce qu’il y a une résonance distincte selon les différentes formes littéraires ?

Flora Bonfanti : Je crois que les formes littéraires y jouent un rôle moins déterminant que la forme de l’intelligence qui se trouve derrière l’œuvre.

Ce qui va vous intéresser dans un vers de Racine, c’est donc le génie singulier de Racine, qui a trouvé cette voie pour s’exprimer ?

Flora Bonfanti : C’est très clair chez Emily Dickinson, par exemple. On est d’abord étonné de la singularité de ses poèmes, mais quand on lit ses lettres, on découvre qu’elle écrivait presque toujours ainsi, même dans des échanges plus anecdotiques. Je me demande si elle arrivait à communiquer autrement, ou si c’était un vrai handicap dément et génial.

Suivant votre définition du poétique, existe-t-il, par nature, des mots plus poétiques que d’autres ?

Flora Bonfanti : Cette question est un piège et ce que je vais dire est caricatural. Il me vient en tête cette poésie débutante dans laquelle les auteurs se forcent à employer des mots qu’ils jugent poétiques. Ils remplissent leurs phrases d’ « aurore », « nuit », « étoile », « oiseaux », mais il n’y a rien dedans.

Et puis il y a cet autre groupe qui, sans doute en réaction au premier, veut prouver que tous les mots sont également poétiques. Ils écrivent des poèmes dont l’intérêt tient seulement à la présence des mots « non poétiques ». C’est très désagréable.

Mais bon, il y a des mots plus poétiques que d’autres, plus féconds à la poésie, ce sont les mots plus porteurs de correspondances et moins circonscrits dans le temps.

Bibliographie indicative : 

  • Lieux exemplaires, éditions Unes, 2018.
  • Prolifération, éditions Unes, 2022.


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