Julien Phoque

La fée qui bande 

Notre nudité ne saurait être qu’un état. C’est une vibration sensuelle, mais autonome, c’est une danse sans partenaire. Depuis le tracé des bas jusqu’au muscle des fesses, le désir se dévoile par toute son audace dans ces poèmes sucrés et pétillants de Julien Phoque.  Attention à votre œil, car ce désir est libre et il mord. 
Soyez vous-mêmes pour ce dimanche rose et toute sa chaleur.  

Ainsi je mets des bas et des protège-seins 
Mignons et colorés qui me vont à ravir,
Ainsi je me débats innocente à dessein,
Jaugeant dans la ruelle qui veut me gravir.

Ainsi je mets du kôhl à mes yeux ténébreux,
Une perruque rose et du vert à mes lèvres,
Je souris me voyant je suis belle et heureux,
Je sens monter en moi la plus douce des fièvres.

Les bas me font un cul à renverser le ciel,
Je sens mon cœur battre en dessous du tissu,
Ma peau blanche, ma peau, ma peau qui se révèle
Surnage dans un flot qui n’a pas d’autre issue

Que de tout engloutir. Je suis la fée qui bande,
Le salope qui aime un sucre et la fessée,
Je ne suis pas viril, je n’ai pas de missel

Mais je suis tout un muscle en prière et demande
Ou que l’on m’aime ainsi, ou que l’on m’aime assez.
(Aussi, à mon sillon, j’abreuve une ficelle).

——

C’est qu’il vous prend à l’âme ce beau dessin de fesses
Quand il vous apparaît comme un cadeau tout nu
La nudité chavire et c’est l’heureuse ivresse
Et l’âme se renverse en caressant les nues

On parle d’un sourire mais c’est surtout un bond
Car votre cœur ému chante avant de sourire
Ce doux dessin subtil ce charmant croquis blond
En un instant fugace vous fait même souffrir

Il y a les fossettes puis le dessous des fesses
Et les hanches qui donnent la grâce et le tombé
Puis le dessin des cuisses soulignant le bombé

Pour offrir au désir l’incomparable étoile
Le parafe du peintre au plus près de la toile
Le sillon qui contient son suc d’aloès


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